vendredi 26 octobre 2007

Incident à Moustier (suite): communiqué de presse du PS frasnois d'aujourd'hui

1. Non aux attaques personnelles !

Deux habitants de Moustier, Sébastien Delaunoit, médecin généraliste, et son épouse, Nathalie Servais, journaliste à la RTBF, ont été attaqués publiquement et nommément dans leur intégrité et leur déontologie professionnelle.

L’un comme l’autre, dans l’exercice de leur profession, ont essayé d’aider au mieux leurs concitoyens inquiets et désemparés face à la carence d’informations.
A aucun moment, il n’a été pour eux question de « récupération politique », la situation était bien trop grave pour qu’ils imaginent se livrer à ce type de calculs puérils et sans objet. Ils trouvent d’ailleurs totalement déplacé et mesquin que cet argument ait été invoqué.

Les attaques graves et publiques qui ont été portées à leur encontre sont d’ailleurs injustifiées : la RTBF, éléments objectifs à l’appui, a prouvé que des informations contradictoires avaient bel et bien été données.

2. Enseignements de la journée du 24 octobre 2007

L’accident qui a tout de même fait quatre blessés dont un grièvement, aurait pu être bien plus dramatique. Le PS va d’ailleurs questionner le Gouverneur de la Province de Hainaut pour que ses services examinent scrupuleusement si toutes les procédures ont bel et bien été respectées, on sait déjà que certaines ne l’ont absolument pas été. Claude Durieux a d’ores et déjà annoncé qu’il procéderait à un débriefing au début du mois de novembre.

Cependant, de nombreuses et inquiétantes lacunes dans la gestion de cette crise peuvent être mises en exergue :

- L’absence dans la commune de Frasnes-lez-Anvaing d’une cellule de coordination et de sécurité dont la mise en place est prévue par l’AR du 16/02/2006 et de la compétence exclusive du bourgmestre. Cette cellule est chargée de déterminer le type et la fréquence des exercices à effectuer et ce, à plusieurs niveaux : communication, planification d’urgence, type d’évacuation (écoles, riverains, homes…). La mise en place de cette cellule implique la désignation par le bourgmestre de fonctionnaires dûment formés à la planification d’urgence et à la communication. Or, il s’avère que cette cellule n’existe pas à Frasnes et, à ce jour, aucun fonctionnaire responsable n’a été désigné officiellement.

- La communication envers la population et le Gouverneur de la Province de Hainaut a été chaotique et mal gérée. Sur les ondes de la RTBF ce matin les bases d’une bonne gestion de la communication de crise ont été rappelées par la RTBF et par le Gouverneur.

- Concernant le rôle de la Province et celui de la Commune, le Gouverneur a été interpellé et a adressé au Conseiller communal Sylvain Uystpruyst suite à son intervention dans le journal Le Soir du 25 octobre un courrier expliquant et redéfinissant les rôles de chacun (les textes légaux). Il apparaît clairement qu’à charge du bourgmestre incombe la gestion de la situation d’urgence. Dans le cas présent, sa place était donc bien d’informer la population en respectant la procédure habituelle : gouverneur et médias. Ce qui n’a pas été fait.

- S’il existe bel et bien un plan catastrophe (plan communal d’urgence et d’intervention) établi pour l’Usine Rosier et dont est venu se rendre compte le Gouverneur en 2006, ce plan catastrophe n’a jamais fait l’objet d’une expérimentation grandeur nature. Or, faut-il le rappeler, l’Usine Rosier est classée GRAND SEVESO et présente un risque non seulement pour les habitants de Moustier mais aussi pour ceux de tous les villages environnants. A qui incombe-t-il d’organiser ce type d’exercice ? A l’autorité communale et principalement à celui ou celle qui a en charge la sécurité dans la commune.

- D’une manière plus large, depuis sept ans, aucun exercice à l’échelle communale n’a été organisé et aucune information n’a été dispensée aux riverains. Le PS estime que l’information contenue dans le bulletin communal est largement insuffisante et peu ciblée. Les témoignages recueillis démontrent que la population ne sait pas comment agir en cas de catastrophe. L’information doit être ciblée, adaptée et récurrente. Le PS considère que la présence de l’administrateur-délégué de l’Usine Rosier, son implication dans les services de secours et sa présence au sein de la majorité (actuelle et précédente) devrait être un gage de bonne communication et de cohérence dans l’action entre l’usine et l’autorité communale.
A titre d’exemple et bien que souvent décriée et critiquée par certains, la ville d’Ath en synergie avec les forces de l’ordre et l’usine la Floridienne organise régulièrement des exercices à destination de la population riveraine. Chacun, autour et alentour, sait quel comportement adopter et à quel moment il faut privilégier l’évacuation ou le confinement.

- Il paraît clair que des informations contradictoires ont été communiquées à la population par l’autorité communale. Seules la faible gravité de l’événement et l’efficacité ainsi que la bonne coordination des services de secours expliquent que, finalement, l’accident n’ait pas eu des conséquences plus dramatiques. L’incapacité de l’autorité communale à assumer son rôle laisse l’opposition comme la population perplexes.


3. Propositions concrètes

Pour le PS, la situation est bien trop grave pour se livrer à des querelles politiciennes. Le PS souhaite d’ailleurs aider la majorité et plus particulièrement les personnes ayant en charge la sécurité de la commune à prendre enfin les mesures qui s’imposent. Il émet quelques propositions :

- l’application stricte des procédures telles que définies dans l’AR du 16/02/2006 avec la désignation d’un fonctionnaire chargé de la planification d’urgence ;

- L’établissement clair d’un périmètre de danger/sécurité autour de l’usine Rosier avec une cartographie précise des consignes à appliquer en fonction du degré d’éloignement de l’entreprise SEVESO et/ou de la gravité de l’accident ;

- l’organisation par la commune en synergie avec les forces de l’ordre et les responsables de l’usine de réunions de travail et d’exercices de sécurité à l’intention du personnel mais aussi à l’intention des riverains à commencer par les petits élèves de l’école communale de Moustier ;

- la définition d’un protocole d’action clair, précis mis à disposition des riverains et régulièrement vérifié lors des exercices de manière à ce que chacun sache que faire en quelle circonstance ;

- l’instauration d’un numéro vert et donc d’une cellule de crise (animée par le fonctionnaire désigné par la commune) qui se mette en place automatiquement au moindre incident survenant à l’usine ROSIER.

- Motion au Ministre fédéral de l’Intérieur d’accélérer l’installation d’une sirène qui puisse être entendue par tous les citoyens.

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