mercredi 29 octobre 2008

Paradis fiscaux : il faut agir de suite et ne pas se contenter de tirer à boulets rouges!

Aujourd’hui, près de 20 pays se sont réunis à Paris pour coordonner leurs efforts dans la lutte contre les paradis fiscaux. Les paradis fiscaux, au nombre d’une cinquantaine, sont le "terrain de jeu" des plus grandes banques, de 2.000 fonds spéculatifs, et de 2 millions de société écran ; ils gèrent plus de 10.000 milliards de dollars d’actifs financiers, plus de 20 fois le PIB de la Belgique !
C’est un cri indigné qu’ont poussé les principaux dirigeants réunis à Paris : "il faut en finir", "ça ne sert à rien d’injecter de l’argent public dans les banques si elles peuvent après le dilapider dans des paradis fiscaux" "c’est un véritable fléau budgétaire que la fraude fiscale", etc.
Le groupe PS de la Chambre se félicite de cette initiative qui a le mérite de pointer du doigt ces "trous noirs" du système financier. Mais si les discours sont fermes, les pistes d’action, elles, sont plus incertaines ; d’abord rien que parce que tous les États membre de l’union européenne et de l’espace économique européen n’étaient pas présents, ensuite et surtout parce que ce ne sont que des intentions lancées par l’un ou l’autre État.
Si rendez-vous est pris en mai prochain pour mesurer le suivi de cette initiative, Thierry Giet, président du groupe PS, et Alain Mathot, député PS, demandent au ministre des Finances et au secrétaire d’État à la lutte contre la fraude d’enfin prendre une série d’initiative en Belgique.
Il ne faut pas attendre l’unanimité, il faut prendre des initiatives car notre pays est à la traîne dans la lutte contre les paradis fiscaux.
Une résolution socialiste est sur la table du parlement, elle demande :
- L’actualisation de la liste des 51 pays qui sont présumés, pour l’application du régime des revenus définitivement taxés, avoir un régime fiscal plus avantageux que le nôtre. Elle n’a plus été modifiée depuis 2003, ne correspond même pas à la liste des pays reconnus par l’OCDE comme des paradis fiscauxet ne comprend par exemple, ni Andorre, ni les Bermudes, ou encore les Bahamas !
- Création d’une unité spécialisée "anti paradis fiscaux" au sein de l’administration spécialement chargée de la lutte contre l’évasion et la fraudes fiscales par le biais des paradis fiscaux.
- Adoption de l’ensemble des règles préconisées par l’OCDE ou le GAFI pour protéger notre base imposable de la concurrence déloyale des paradis fiscaux comme celle qui oblige à notifier les transactions avec les paradis fiscaux.22Notre pays doit rejoindre aujourd’hui les États qui ont décidé d’attaquer les paradis fiscaux, mais pour être un véritable acteur, il doitd'abord récupérer son retard.

Aucun commentaire: